Je n’aime pas le sport… et il me le rend bien

Je n’aime pas le sport, fille pas sportive, ne pas faire pas de sport

Oui, je sais, encore un mythe s’effondre. Je porte des lunettes ET je ne fais pas de sport (mais je suis cachée derrière un ordi et un égo surdimensionné, alors ça ne se voit pas trop). Ou plutôt, je ne fais plus de sport. Non Monsieur, non Madame, plus aucun sport depuis que j’ai compris que le sport me veut du mal – il y a très longtemps.

Car le sport, c’est dangereux. Pendant les cours de sport, à l’école, on se casse toujours quelque chose. Enfin, pour ma part, je n’ai jamais poussé la pratique assez loin pour me briser un os, mais j’ai quand même eu à plusieurs reprises le doigt bleuté par un ballon

de basket lancé inopinément vers moi alors que j’étais en pleine conversation avec l’Amie, tout aussi captivée que moi par le fait de lancer un ballon dans un filet percé.

Et je ne suis pas la seule à avoir souffert de ce mal qu’est l’ « activité physique » : entorse, foulure et même plaie ouverte au menton… les cours de sport sont une véritable hécatombe. Même le prof, un jour, a bien failli se retrouver eunuque en glissant des barres parallèles pendant une démo pour impressionner nos âmes juvéniles. Enfin, bon, on dira ce qu’on voudra, mais personne ne s’est jamais foulé la cheville pendant un cours de français.

Mais la souffrance physique, passe encore (appelez-moi Mère Courage). Le pire, avec le sport, c’est son impact émotionnel. Remuer son corps dans un jogging éponge quand on n’a pas la musculature de Surya Bonali (c’est dire si mes références sportives sont récentes… mais, pour mémoire, la Bonali était patineuse avant d’être has-been dans La Ferme), c’est assez marquant. Etre systématiquement choisie en dernier (et avec un soupir de résignation) lors de la constitution des équipes ne l’est pas moins.

Mais le pire, et je pense que toutes les lectrices de ce blog se rallieront à ma cause, ce sont les cours de natation au collège. Humiliation suprême ! Je ne sais pas qui a eu l’idée, mais il faudrait rappeler au ministère que l’adolescence est une période néfaste, d’autant plus pour les filles qui n’ont, à l’époque, pas de budget épilation mais d’ores et déjà une belle toison sur les jambes (qui ne cache malheureusement pas de flagrantes disproportions corporelles). Pour des raisons évidentes, je ne m’attarderai pas sur les bonnets de bain en plastique colorés, traumatisme de toute une vie.

Et, comme si ça ne suffisait pas, j’ai toujours souffert d’une espèce d’incompatibilité d’humeur avec les sportifs. Pour moi, faire un foot le dimanche, ce n’est pas partager un bon moment entre amis. Il me semble que les salons de thé sont fait pour ça, non ? Bon, je suis un peu de mauvaise foi, mais il est vrai qu’on a du mal à se comprendre, les Apollon et moi. J’ai déjà évoqué ici l’insulte que m’avait faite une vieille frustrée prof de sport alors que je bataillais avec un boudin en mousse lors d’une sortie piscine (tiens donc).

Mais il m’est arrivé pire : j’ai bien failli me retrouver internée en hôpital psychiatrique à cause du bellâtre quasi-eunuque dont je vous parlais plus haut. Alors que j’étais complètement épuisée après 2h passées à tenter vainement de sauter « en ciseau » par-dessus une corde (au demeurant, et même avec le poids des années, cet exercice me paraît toujours aussi absurde), je laisse échapper un soupir de désespoir. Le bellâtre me demande, de sa voix de castrat, ce qu’il m’arrive. « Je suis fatiguée… ». Fatiguée de quoi ?, qu’il me grogne. « Fatiguée… de vivre ! », que je lui réponds, persuadée qu’il aura décelé la note glauquo-humoristique de ma remarque. Sauf que. Humour et sport ne font visiblement pas bon ménage, au vu du regard outré que j’ai dû essuyer pendant mes 3 dernières années de collège.

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15 commentaires

Répondre à oeilpouroeilflanpourflan Annuler la réponse.

  1. Moi, je suis aussi dangereux pour les gens qui m’entourent…
    Une fois, j’ai envoyé une balle de base ball dans le sein gauche d’une prof de sport. J’ai juste dit ‘oups la boulette’ et suis parti comme une fleur alors qu’elle se tordait de douleur !
    Elle m’en a toujours gardé rancune. Ils sont pas drôle ces sportifs !

  2. Le seul jour où j’ai aimé faire du sport était pendant le cycle gym. Ma prof m’avait abruptement demandé de montrer mon enchaînement à la classe. Nous étions toutes les deux engagées dans une relation de haine profonde (et cette expression relève encore de l’euphémisme le plus total) et c’est là que j’ai fais un superbe enchaînement conclu par un grand écart magistral qui a eu le don de lui clouer le bec… Ce fut la première et la dernière fois que j’ai éprouvé un quelconque plaisir en faisant du sport. (enfin non c’est pas vrai, y en a une autre mais je suis pas sûre que ma vie intéresse le monde entier).

      1. ha ha. Moi aussi j’ai vécue une haine terrible pour la gym à l’école et surtout la piscine. C’est lamentable de faire subir ça à des ados.. Que de cauchemars..