Ma vie est en toc

Vivre avec un toc, avoir des toc, manie obsessionnelle

Longtemps je me suis couché de bonne heure. Cette phrase de Proust, seul vestige de mes années de glande Lettres, en toute modestie, me représente assez bien. La première, c’est bien sûr mon sommeil de plomb, que rien n’ébranle, pas même les gloussements d’Arthur et ses hystériques enfants de la télé (petit aparté : ma vie ne tourne pas autour de la télé, hein. Y a internet, aussi).

Le second point commun que nous avons, Marcel et moi, c’est une écriture mondialement reconnue. Ah non, pardon… c’est mon

sommeil de plomb qui parle. Le vrai point commun qu’on a (ou qu’on ait, je sais plus trop), c’est que, comme lui, je suis atteinte de TOC – Troubles Obsessionnels du Comportement, pour les malheureux qui ne connaîtraient pas Confessions intimes).

Je ne connais pas la vie personnelle de M.P. (l’écrivain, pas le chanteur de R’n’B qui veut « juste une photo de tooooiii »), mais j’en déduis par cette citation qu’il devait avoir de sérieux problèmes obessionnels. Se coucher de bonne heure tous les soirs a dû certainement le traumatiser, pour qu’il en fasse la première phrase d’une œuvre de X tomes (les enfants, il faut bien écouter à l’école, sinon vous serez ridicule comme Tata Narcisse qui se la pète grave avec son Master de Lettres et qui ne sait même pas combien de livres il a fallu à Proust pour le retrouver, son temps perdu).

Ben moi, c’est pareil. Comme Marcel (ou Zidane qui commence toujours par la jambe gauche … Mon Dieu ! C’est génial ! Toutes les stars ont des TOC), je répète constamment les mêmes gestes. Si je ne commence pas ma journée par un grand verre d’eau, j’ai la sensation d’avoir les lèvres gercées toute la journée. Si je n’ai pas vérifié juste avant de sortir, je suis capable de rentrer chez moi pour m’assurer que le fer à repasser est bien éteint, alors que je sais pertinemment qu’il est débranché. Quand je vois une plante, j’ai une envie incontrôlable de l’arroser, juste pour voir l’eau s’infiltrer dans la terre et entendre le crépitement de la plante qui s’abreuve.

Au quotidien, c’est un peu épuisant, et ça revient cher en plantes vertes, qui crèvent toutes noyées sous des litres d’eau stagnante. Mais je me console en constatant qu’on a tous au moins un TOC, plus ou moins prononcé. L’excité qui ne peut pas s’empêcher de hurler « La pooooooorte ! » alors que tu n’es même pas encore entré dans la pièce ou le maniaque qui me les brise menu avec son plumeau et ses patinettes ; on a tous dans l’cœur une petite fille oubliée, et surtout une bonne part de monomaniaque. Et on trouve tous les manies des autres complètement absurdes : « mais qu’est-ce qu’elle a, la foldingue, avec son Labello ?! ». Toqué, peut-être. Tolérant, sûrement pas.

Et toc.

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6 commentaires

    1. Connaissant Narcisse je reste sceptique sur l’idée du fer à repasser resté branché 😉 perso je vérifie toujours que la portière de la Twingo mobile est bien fermée (je rebipe même plusieurs fois sur le bouton fermeture!!!) un peu gaga les tocs…