Degout et des couleurs

Personne de mauvais gout, gout à part, look bizarre

Maintenant que vous commencez à me connaître un peu, vous savez que j’ai de nombreuses qualité très utiles pour lutter contre les affres de la routine : je fais très bien l’automate, je fais des cascades à vélo et j’ai un don certain pour dégoter les chansons du moment. Autrement dit, ma vie est une succession de rires et de sketchs. Vous êtes incrédule ? Vous n’imaginez pas comment c’est possible ? Impossible n’est pas Narcisse, voyons.

Mais, même si je suis une Narcisse haute-définition, j’avoue, j’ai quand même quelques défauts. Parmi eux, et, croyez-moi, c’est bien plus grave qu’il n’y paraît : je n’ai aucun goût.

Petite explication pour les mous du bulbe en ce samedi matin d’hiver : j’ai bel et bien toutes mes papilles gustatives (un peu trop, même), mais c’est plutôt le goût au sens de « savoir ce qui est beau » qui me fait défaut. Pour faire court, je ne suis pas une esthète.

Ou plutôt, si. Je suis une esthète qui a sa propre définition du beau. Par exemple, j’ai souvent entendu dire à propos de mon look : « Je ne porterai jamais ça, mais à toi, ça te va bien ». Ou encore : « C’est marrant, tu te fais toujours de coiffures originales ». Moui. Pas besoin de s’appeler Jean-Paul Gaultier pour savoir ce que ça veut dire. D’un autre côté, quand j’essaye de m’habiller normalement, avec un pull noir, un pantalon de tailleur et des chaussures pointues, on dirait que je suis une grand-mère en deuil. Le look sapin de Noel, c’est quand même beaucoup plus flatteur pour ma silhouette de tonneau. Et en plus, c’est pratique : je peux attendre le dernier jour des soldes, les petits hauts à paillettes vertes et frou-frou rose sont toujours en rayon.

Alors, je persiste et signe dans ce manque de goût notoire. Pour ma décoration intérieure, par exemple. J’ai dans mes cartons deux ou trois petites merveilles complètement has-been (mais tellement sentimentales) qui auraient parfaitement leur place au salon. Malheureusement, pour des raisons inhérentes à la vie de couple, je ne peux pas laisser éclater toute la quintessence de mon mauvais goût au grand jour. Nous vivons donc dans un appartement austère aux murs vides que nous n’assumons absolument pas – « mais si, voyons, t’as pas entendu de la tendance déco spartiate-minimaliste ?? ». Dommage, j’aurais bien vu la tirelire cochon-plongeur à côté de la télé.

Comme la vie de personne de mauvais goût est parfois d’une solitude sans pareil, je tente de rallier de pauvres innocents à ma cause. J’utilise alors de subtils stratagèmes pour que, pour quelques secondes seulement, j’aie l’impression d’être la reine du glam et du chic. Dernier guet-apens en date : j’ai offert à un ami, pour son anniversaire, un chien rose à paillettes qui bouge la tête quand on la touche. Bien sûr, j’ai camouflé ce trésor sous des tonnes de « ahahaha, c’est vraiment moche, hein ?? « .

Pas folle, l’esthète.

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8 commentaires

Répondre à oeilpouroeilflanpourflan Annuler la réponse.

  1. N’empêche grâce à toi, je me suis bien marrée pendant 1 an dans mes toilettes à admirer les performances viriles de mes hommes du calendrier.
    Et je sais que c’était une VRAIE blague, hein ?

  2. Aurais-tu déjà offert à une amie un mug so girly (oui, j’utilise tes expressions, j’ai pas vu de copyright), présentant deux têtes de chats déguisés avec des petits coeurs, et autre couleurs guimauves ? ou bien… un calendrier avec des photos de chatons « trop mimi bibiche chouchoux qu’ils sont » ?
    je demande ça comme ça hein ? 😉